Salut 👋
Bienvenue dans la 55ème édition de Paradigmes !
Je savais que tu viendrais. Après tout, c’est dans la nature humaine de braver l’interdit. T’inquiètes, j’aurai fait pareil !
D’ailleurs merci d’être là parce que j’ai besoin de parler aujourd’hui. Installe-toi et ferme la porte. Je vais te parler de ce qui se passe en ce moment. Sûrement beaucoup de moi et de la suite de Paradigmes. Mais aussi d’un pouvoir étonnant qui pourra t’aider à mieux t’écouter.
C’est une newsletter assez égoïste cette fois-ci mais comme l’écriture est ma meilleure thérapie, j’en profite !
Bonne lecture :)
On t’a partagé cette édition ou tu découvres Paradigmes pour la première fois ?
Ma promesse avec cette newsletter, c’est de t’apporter des nouvelles perspectives pour mener une vie plus saine et intentionnelle.
Tu peux rejoindre +800 lecteurs en t’abonnant juste ici 👇 (c’est gratuit et sans spam).
Le pas de travers côté
La semaine dernière, chaque tâche de la journée était planifiée à l’heure près. Du lundi jusqu’au vendredi.
Lundi : création de contenu pour LinkedIn.
Mardi : prospection.
Mercredi : rédaction client.
…
Après m’être fait “largué” par deux nouveaux clients au mois de novembre, j’étais prêt à en découdre. C’est-à-dire : trouver de nouvelles missions et relancer mon activité pour la prochaine année.
Alors lundi, voilà que je m’installe dans un coffee shop avec un allongé bien corsé et un cookie en coin de table. Un duo qui ne me ressemble pas de bon matin.
Premier signal.
Comme la plupart du temps pour travailler en freelance, je suis seul avec du monde autour. Aucun semblant d’interaction sociale à part une commande au comptoir. Chose qui, malgré quelques améliorations, me pèse depuis un long moment.
Deuxième signal.
Et ce jour-là, le troisième signal n’a pas tardé à se manifester.
Il m’aura fallu à peine 15 minutes pour dévier de trajectoire. Passer du plan d’action pour la matinée à la rédaction d’un post personnel qui n’a rien à voir, pendant 2h. Aucune émotion. Juste un grand sentiment de lassitude et un besoin de lâcher prise.
N’importe qui aurait pu reconnaître le désespoir sur mon visage dans ce café.
L’écriture est un refuge qui ne m’a jamais trahi. J’ai compris qu’il était temps de l’accepter : le freelancing, c’est fini.
Ça fait deux ans que je m’attache à une version de moi qui ne me ressemble pas à cause de plusieurs sources d’influence (bonjour les réseaux 🤡). Ça fait deux ans que j’étouffe le créateur de contenu qui est en moi.
C’est trop.
Je m’épuise à vouloir me vendre sans y croire.
Je m’épuise à poursuivre la quête de quelqu’un d’autre.
Je m’épuise à faire semblant d’être motivé par la rédaction.
Parce que je ne suis pas aligné avec ce que je propose, il m’est impossible d’être convaincant et de vivre de mon activité. Honnêtement, je ne pense pas l’avoir déjà réellement été. Même une mission bien payée ne me procure aucune joie particulière.
J’ai la boule au ventre chaque matin en me levant à cause de ça. Le mental encaisse mais ne peut pas subir éternellement. Les moments d’absence se multiplient et m’empêchent de profiter de la vie avec ceux qui m’entourent.
Continuer comme ça : non merci.
Écrire pour les autres n’est pas fait pour moi et ce n’est pas la première fois que j’en parle. En fait, pour en avoir fait beaucoup, je ne peux pas m’empêcher de percevoir ça comme un job alimentaire. Je suis beaucoup plus motivé par l’accomplissement que par l’argent.
Oui, il y a pas mal de choses à régler. Et je me suis promis d’y travailler.
En tout cas ces derniers mois, cinq missions auraient pu se concrétiser pour rebondir. Chaque réponse a été négative.
On peut interpréter ces signaux de deux façons :
la résilience fera que ça marchera
il est temps de s'arrêter là
Sûrement que ça marchera si je prends le jeu au sérieux une bonne fois pour toute, les autres y arrivent. Mais aujourd’hui je ne trouve aucun plaisir à y jouer. Par dessus-tout, ça me rend malheureux.
Il faut parfois accepter de fermer la porte pour écrire un nouveau chapitre de vie. Et c'est une très bonne chose.
Cette décision n’arrive pas non plus par hasard. Je la dois à l'intéroception.
Interroger le corps et l’esprit
Pas plus tard que ce week-end, un ami nous disait savoir reconnaître les signaux de son corps avant même de tomber malade. Transition toute faite pour moi sur le sujet.
Il disait que, pour lui, ressentir une plus grande sensibilité au contact de sa peau annonçait la visite d’une sale fièvre dans les jours qui allaient suivre.
Je suis incapable de ressentir ça et peut-être que toi non plus. Par contre en 2020, perdre le goût et/ou l’odorat était des signes assez distinctifs d’un ticket gagnant pour la quarantaine. Cette année-là, le monde entier a appris un langage universel.
Être capable de percevoir et interpréter les signaux internes de son corps : c’est ça, l’intéroception. Un peu comme un 6ème sens ou un superpouvoir de la conscience.
La faim et la soif en font partie. Avoir chaud ou froid en fait partie. Sentir sa respiration et son rythme cardiaque aussi.
Avoir des nausées en ouvrant le PC est un signe parmi tant d’autres auquel j’ai dû prêter attention ces dernières semaines. C’est tout simplement anormal. Tout comme ressentir une (hyper) pression dans l’abdomen alors que l’IRM n’affiche aucun désordre. La même qui disparaît d’un seul coup quand je passe une soirée à rire en bonne compagnie…
Mon corps cherche à me dire quelque chose. À mon sens, c’est que je m’obstine à m’agiter dans la mauvaise direction et que ça fait trop longtemps que ça dure.
Déjà rien que de le verbaliser ici à l’écrit me procure un immense sentiment de soulagement. Je respire bien mieux et je ressens de l’excitation pour ce que la suite va me réserver, même si je ne sais toujours pas où je vais.
Dans mes comportements, j’ai noté que j’écoute de la musique plus joyeuse depuis quelques jours. Je me laisse moins distraire par du contenu abrutissant pour fuir mes problèmes et j’ai envie de me plonger dans 15 nouveaux livres en même temps.
Je me réjouis à l’idée de fêter Noël (même sans neige) et la nouvelle année avec mes proches. En plus cette fois-ci, je profiterai sans guetter l’heure du coucher parce que je l’ai décidé.
Enfin un bon signe.
Alors bien sûr, je renonce à une partie de l’identité que je me suis construite depuis +2 ans. Mais c’est fondamentalement sain pour aller secouer mes aspirations profondes autour de l’écriture.
Sous-entendu : plus que jamais, écrire des newsletters. Embrasser l’auteur passionné plus que le rédacteur démuni.
Les murmures de l’intuition
Dans toute cette histoire, la logique voudrait pour la suite que je trouve enfin un “vrai travail”.
Un job bien payé en marketing où je fais mes heures sans trop faire de vagues. Un job en rapport avec toutes ces années passées sur les bancs de l’école parce qu’après tout, j’ai 3 diplômes.
Le problème quand je pèse mes souvenirs en entreprise, c’est que la majorité d’entre eux tombent du mauvais côté de la balance. Celui qui me fait revivre l’ennui et l’apathie. Un biais enraciné depuis des années plus compliqué que prévu à demêler.
J’ai besoin de sécurité pour m’apaiser, il n’y a aucun doute là-dessus. Mais je n’arrive plus à mentir devant une lettre de motivation. Je veux juste assez d’argent pour vivre correctement et l’espace mental suffisant pour écrire ici plus souvent.
L’intuition n’a pas la capacité de langage mais elle me parle autrement : ça bouillonne dans le ventre quand je pense à l’écriture.
Pour “rire”, j’avais partagé une Note au feeling qui parlait de ça. Comme un message qui venait d’un autre auteur.
Étonnamment, ça a pas mal fait réagir pour du contenu court sur Substack. Est-ce que c’est un rêve timide enfoui au fond de plusieurs d’entre nous ?
Alors peut-être que ce n’est pas juste pour rire. Peut-être que je vais reconnecter au monde avec un job plus “modeste” et trouver du temps pour m’accomplir par l’écriture.
Au fond de moi, je sais pertinemment que le plaisir qui m’entraîne à jongler avec les mots dans ce petit cirque qu’est ma newsletter m'emmènera quelque part. Vous êtes 800 dans les gradins et ça me fait chaud au cœur. Chaque jour, des nouveaux curieux prennent leur billet pour assister à ce que je mets en scène. Votre attention et vos retours sont d’une pureté si précieuse.
J’adorerais accompagner les plus timides à écrire en ligne pour qu’ils puissent s’exprimer aussi à leur tour. Plus que ça même, j’aime parler d’émancipation par l’écriture. J’adorerais aussi collaborer avec de belles marques qui contribuent au monde pour la santé et le bien-être.
Peut-être même à plus large échelle, construire une communauté qui puisse me faire vivre de l’écriture en l’échange de la passion, de l’inspiration ou de la motivation que j’ai à cœur de transmettre.
Ça fait du bien de rêver grand. Et c’est justement la possibilité de réaliser un rêve qui rend la vie intéressante. Après, tout se joue sur le courage de répondre à l’appel.
Pendant les fêtes, je vais prendre le temps de ralentir pour être plus attentif aux signes. En parler autour de moi. Plus que jamais, prendre conscience que j’ai la chance d’être bien entouré et en bonne santé. C’est à peu près tout ce qui compte dans la vie.
Et c’est comme ça que je vais conclure aujourd’hui : t’inviter à faire de même.
Joyeux Noël 🎁
À partager 🍿
🎙️ Histoires d’argent
C’est LE podcast que je dévore depuis 10 jours, tous les jours. La mission de Fabrice Florent est de faire parler les Français autour de leur relation à l’argent. Comme c’est un sujet tabou dans notre pays, je trouve ça hyper rassurant de ne pas être le seul à faire face à des blocages émotionnels là-dessus.
🎶 Gris (Original Game Soundtrack)
m’a recommandé cette playlist avec laquelle je me suis régalé pour écrire. Tu peux t’en servir pour te couper du monde avec un casque sur les oreilles ou comme moi, l’utiliser pour te concentrer. C’est fou comme la musique peut influencer nos pensées et notre état émotionnel.🎬 Why I disappeared - Matt D’Avella
C’est le retour de l’un des meilleurs Youtubeurs (pas de débat possible) sur la plateforme. Dans cette vidéo, il explique pourquoi il a disparu depuis 8 mois. C’est d’autant plus intéressant d’apprendre que très bien réussir à son compte en faisant de sa passion son métier n’est pas la définition du bonheur.
"Que vous pensiez être capable ou incapable, dans les deux cas vous avez probablement raison" — Henry Ford
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Je te souhaite une bonne semaine !
Comme toujours, tes mots résonnent à 100% ! Et après une énorme période de doutes et de remise en question (j'adore ton idée d'intérospection !), j'en suis arrivée exactement à la même conclusion que toi.
Combler le besoin de sécurité financière avec un travail que la chercheuse Barbara Sher appelle "good enough", donc qui soit un minimum stimulant (où tu ne vas pas aller avec la boule au ventre justement mais qui ne sera pas ton job de rêve non plus) et qui t'apporte de quoi vivre correctement. Le but, c'est de se dégager suffisamment de temps et d'énergie pour explorer ses passions de manière sereine :)
L'écriture prend une multitude de formes mais l'écriture en ligne est et restera, à mon avis, un job de marketeurs. Si tu es passionné par ce domaine et qu'en plus tu te sens à l'aise à l'écrit, alors il faut foncer.
Mais je crois qu'on se rejoint sur ce point : on aime écrire pour l'émotion que ça nous procure et que, potentiellement, ça procure aux autres. Ni plus ni moins. Si un jour, ça nous permet de vivre, ça sera du bonus :)
En attendant, c'est important de trouver cet équilibre si ténu qui va nous permettre d'avoir suffisamment d'espace pour créer, sans pression !
Je te souhaite de le trouver et, dans tous les cas, tu as une lectrice fidèle ici :)
Bonnes fêtes de fin d'année à toi !
On sent toujours une paix intérieure et un alignement (malgré tout!) dans tes écrits, c'est reposant pour moi, dans ce monde tumultueux. Merci Alexandre et continue de t'émerveiller devant chaque nouvelle page de ton histoire