Salut 👋
Bienvenue dans la 56ème édition de Paradigmes !
Aujourd’hui au programme, une newsletter un peu spéciale. C’est un article que j’ai écrit il y a 2 ans et qui s’est transformé en projet abandonné, alors j’en ai profité pour le mettre à jour.
Le fond est resté le même, la forme un peu moins. C’est toujours un peu décousu à mon goût mais je suis content de voir que j’ai progressé en écriture depuis. Et comme toujours, j’espère que ça t’inspirera quelques réflexions.
Bonne lecture :)
On t’a partagé cette édition ou tu découvres Paradigmes pour la première fois ?
Ma promesse avec cette newsletter, c’est de t’apporter des nouvelles perspectives pour mener une vie plus saine et intentionnelle.
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La vérité inconfortable sur le bonheur
Pour qu’on adhère à leurs formations sur la liberté financière, les gourous de l’entrepreunariat adorent jeter des pierres sur leur ennemi préféré :
La rat race.
C’est l’idée selon laquelle, en tant que salarié, on court désespérément après un salaire en fin de mois pour le restant de nos jours. Comme un rongeur qui s’épuise dans sa roue d’exercice puisqu’il n’a aucune logique.
J’ai été le premier à y croire en dépensant 1200€ dans ma première formation en ligne il y a 3 ans de ça. Évidemment, je ne suis pas devenu riche en trompant des internautes avec de la camelote chinoise. Mais j’ai beaucoup appris sur le marketing, et c’est déjà ça de pris.
La réalité c’est qu’avec plus d’argent, de statut ou de pouvoir, on cherche en fait à devenir plus heureux. Sauf que personne n’a jamais trouvé le bonheur dans ces choses-là parce qu’il se trouve derrière une porte qu’on ose à peine entrouvrir : celle de notre propre esprit.
Laisse-moi te raconter.
Tourner dans le vide
Ces dernières années, j’ai beaucoup pris part à ce schéma de pensée vicieux qui murmure “qu’une fois que j’aurai obtenu X ou Y, alors je serai plus heureux”.
Plus de likes ? Plus d’abonnés ? Plus de lecteurs ?
Ça peut être aussi un appart encore (et toujours) plus grand, plus de fringues ou plus de chevaux sous le capot. C’est un programme qui tourne en boucle depuis la naissance. Pour moi, pour toi, pour tout le monde. La société veut nous faire marcher comme ça.
On est bombardé en permanence de publicités qui dépeignent une vie meilleure si l’on achète tel produit ou service. Expose-toi en plus de ça aux publications des influenceurs “riches et libres” sur les réseaux et tu obtiens un joli cocktail chargé d'anxiété.
Prends-en un verre par jour et c’est ta santé mentale qui se noiera la première.
Je pense qu’on entendra ce discours brailler dans le siège arrière des pensées toute notre vie. Mais ce qui compte, c’est de ne pas (trop) céder à ses caprices. Une envie en appelle toujours une autre et ainsi de suite. Comme une boule de neige qui grossit jusqu’à devenir incontrôlable.
Passer son temps à fantasmer le futur peut littéralement saccager notre bonheur. Aussi longtemps qu’on tournera dans la roue du désir, on restera insatisfait, voire malheureux. Bouddha citait à ce sujet que c’est le désir qui est à la racine de toutes nos souffrances.
Plus terre à terre, la psychologie utilise l’image d’un tapis roulant (hedonic treadmill) pour décrire notre tendance à l’adaptation : on revient régulièrement à un niveau de bonheur stable indépendamment de ce qui nous arrive dans la vie, que ce soit des événements agréables ou désagréables.
En d’autres mots : l’être humain s’adapte en permanence aux circonstances.
L’euphorie se dissipe, la rage s’apaise. Même une profonde tristesse finit par s’estomper avec le temps. Ce n’est donc pas la gloire, la validation, l’argent ou les récompenses qui nous rendront infiniment plus heureux sur la durée mais bien notre capacité à se satisfaire de moins, à savoir apprécier ce qu’on possède déjà aujourd’hui (sans pour autant nous couper de toute projection).
On peut voir les gagnants du loto comme un exemple concret.
Du jour au lendemain, des millions d’euros tombent sur leur compte en banque. Pour beaucoup c’est l’occasion rêvée de quitter leur emploi sur le champ. D’autres le font de manière plus subtil.
Quoi qu’il en soit, leur mode de vie change radicalement.
C’est comme si on nous servait tous les plaisirs de la vie sur un plateau sans faire le moindre effort. Vous pouvez même vous resservir au buffet. S’en suivent alors, si on en perd la raison, les dépenses démesurées pour profiter du butin et élever son niveau de confort.
Mais où sont les limites ?
Puisqu’on en veut toujours plus, il est presque impossible de rassasier l’être humain. Après la Rolex au poignet, le tour du monde en jet privé et la villa en Andalousie, qu’est-ce qu’il nous reste à faire ?
Je doute qu’attendre sagement la mort en peignoir au bord de la piscine soit le but ultime d’une vie épanouissante.
Le résultat d’une étude d’Harvard montre même qu’un an après avoir gagné le gros lot, des millionnaires du loto retrouvent un niveau de bonheur similaire à celui de personnes paraplégiques qui ont perdu l’usage de leur jambe la même année. Ça illustre bien le concept du tapis roulant hédonique.
Socrate disait que “le secret du bonheur ne réside pas dans la recherche de plus, mais dans la capacité à profiter de moins”.
Une citation qui mériterait d’être brandie devant les Galeries Lafayette.
La nouvelle mesure de succès
Qu’on parle de millions d’euros, de millions de fans ou de millions d’abonnés, aucun de ces “succès” ne garantit une vie extraordinaire loin du chaos.
Est-ce que ce sont des accomplissements qui méritent la reconnaissance ? Certainement.
Est-ce que c'est une finalité ? Absolument pas.
On s’imagine qu’au sommet tous les problèmes disparaissent. Pourtant même les plus grandes célébrités sont vulnérables.
La réalité est beaucoup moins vendeuse : tout être humain transporte avec lui son lot d’insécurités.
Un exemple avec l’humoriste la plus connue de France.
Dans la série Désordres (2017), Florence Foresti nous invite à entrer dans son quotidien en toute transparence. Au fil des épisodes, on apprend rapidement que malgré son succès, elle est dépressive depuis plusieurs années.
Elle emménage dans un magnifique appartement parisien devant lequel n’importe quel étudiant en galère s’extasierait.
Elle peut se permettre de dépenser sans compter.
Les tâches domestiques sont gérées par une jeune employée de maison, ce qui lui permet d’obtenir la précieuse liberté temporelle.
Malgré tout ça, notre humoriste se retrouve souvent face à elle-même avec la dépression comme seul compagnon. Notoriété et abondance ne rivalisent pas avec les antidépresseurs prescrits sur ordonnance pour soulager une angoisse chronique.
À l’échelle internationale, c’est Amy Winehouse qui me vient à l’esprit. Elle a rejoint en 2011 le tragique club des 27 composé entre autres de Jimi Hendrix, Brian Jones ou encore Kurt Cobain.
En apparence, la chanteuse avait tout pour vivre heureuse. Mais aucun succès n’est pas capable d’immuniser la santé mentale. Victime d’anorexie et de dépression depuis son adolescence, c’est dans la drogue, l’alcool et les relations destructrices qu’elle s’est réfugiée.
Finalement, ses problèmes de dépendance ont fini par lui coûter la vie à cause d'une overdose.
Je retiens aussi la mort prématurée de Mac Miller et Juice WRLD, deux rappeurs américains qui passaient souvent dans mes écouteurs. Ils consommaient tous les deux des quantités excessives de drogues et d’alcool pour essayer de pallier leurs problèmes de santé mentale.
Beaucoup de célébrités s’expriment publiquement au sujet de leurs troubles mentaux depuis quelques années. C’est encore un peu timide mais on peut citer Stromae et ses pensées suicidaires, la bipolarité de Selena Gomez ou encore la paranoïa de Kanye West.
Si tu es en bonne santé aujourd’hui, sois reconnaissant de cette richesse que l’on prend pour acquis. Comme ton argent, préserve-la. C’est désolant de se dire qu’on attend d’avoir mal quelque part pour se rendre compte qu’une journée sans douleur est une belle journée.
Le philosophe chinois Confucius l’exprimait déjà bien mieux que moi il y a 2500 ans que “un homme en bonne santé veut mille choses, un homme malade n’en veut qu’une”.
Être bien dans son corps et dans sa tête est sans aucun doute une des plus belles mesures de succès.
Ici et maintenant
J’ai laissé cette dernière partie en suspens avant d’aller fêter la nouvelle année près de Caen. C’était plutôt un manque d’organisation qu’une volonté de ma part, mais ça tombe très bien.
On était 15 amis, ça a duré 3 jours, et je n’ai allumé aucun écran.
Voilà ce que c’est le bonheur : des moments de joie, de partage et d’émotions entre des êtres humains, tout simplement.
Bien sûr que, pendant de courts instants, j’ai pensé à ce qui allait bien pouvoir se passer demain, et après-demain. À quoi ressemblerait cette année 2025 sans rampe de lancement… Mais j’ai réussi à profiter du moment présent parce qu’il n’y a que ça qui compte véritablement.
Je ne te parle même pas de ce que tu vas manger ce soir. Juste de ce qui se produit là sous tes yeux à la minute près. Personne n’a le contrôle sur quoi que ce soit, ne serait-ce que sur la prochaine heure. Et pourtant, imaginer les pires scénarios possibles est le passe-temps préféré de nos esprits surstimulés.
La plupart de nos projections mentales nous font souffrir. Elles n’existent que dans notre imaginaire. Elles créent du désir, de l’angoisse. Bien souvent de la peur. On alimente consciemment (et constamment) cette maladie qu’est la pensée compulsive parce qu’on veut toujours être ailleurs, mais jamais là, ici et maintenant.
Le bonheur est sous nos yeux si on veut bien le voir. C’est être en vie et ne manquer de rien. C’est être bien entouré. C’est faire taire son mental.
Quand on cesse de regretter le passé et d’anticiper le futur, à partir de ce moment-là, on est heureux. Il n’existe pas d’autre moyen que de s’ancrer dans le présent pour inspirer le bonheur.
Si les enfants paraissent si heureux, c’est parce qu’ils savent s’émerveiller. Ils ne pensent pas à ce qui se passera demain ou à la manière dont les autres les jugent. Avec le temps, on perd cette faculté comme si c’était une énième dent de lait.
À l’âge adulte, je me dis qu’il est toujours possible de s’émerveiller. C’est une (simple) question de perspective :
Si on prend le livre à l’envers, à la dernière page de notre histoire sur cette Terre, on ne pourra qu’emporter le regret de ne pas avoir assez profité de la vie et des autres.
Elisabeth Kübler-Ross était une psychiatre suisse-américaine d’une empathie profonde. Elle a passé sa vie à accompagner les personnes âgées en fin de vie et a laissé derrière elle un précieux ouvrage qui a su traverser l’épreuve du temps.
C’est un livre intitulé Leçons de vie dans lequel elle partage de nombreux témoignages éclairants. Et elle confie qu’elle n’a jamais entendu une personne proche de la mort regretter de ne pas avoir gagné plus d’argent, travaillé plus, économisé plus…
Tous les regrets énoncés étaient en lien avec le fait de ne pas avoir réalisé ses rêves, de ne pas avoir su exprimer de l’amour pour ses proches, ou encore d’avoir été esclave de l’argent toute une vie.
Avance rapide dans notre monde moderne : personne ne regrettera de ne pas avoir passé plus d’heures derrière un écran.
Personne ne regrettera de ne pas avoir atteint X montants, X likes sur une publication ou X abonnés sur les réseaux.
Personne ne regrettera de ne pas posséder une chambre en plus ou un jardin plus grand.
Les regrets seront les mêmes qu’il y a 50 ans parce que nous sommes fondamentalement restés les mêmes. Des êtres humains câblés pour vivre et partager de belles expériences en communauté.
Pour animer le grand théâtre qu’est notre société, quelques malins ont imaginé des combats de coqs à taille humaine.
Il y a le jeu du “je suis”, où il faut paraître plus que les autres. Le jeu du “je possède”, où il faut avoir plus que les autres. Puis celui du “je fais”, où il faut montrer qu’on est partout et nulle part à la fois.
En réalité ces 3 mini-jeux ciblent la même insécurité : celle de ne pas se sentir “assez”. Aussi longtemps qu’on cherchera le bonheur ailleurs, il nous manquera toujours quelque chose à acquérir ou à accomplir.
Je m’apprête à lire Le pouvoir du moment présent pour la 3ème fois qui traduit tout ça à merveille, et que je te recommande chaudement de te procurer. Chaque relecture me permet d’assimiler des nouvelles notions parce qu’elles sont marquées par des cycles de vie différents. Et peu à peu, le mental accepte de se calmer pour de bon.
On aura tout le temps d’en rediscuter.
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À partager 🍿
🎙️ Cristina Cordula : la vérité sur ses dernières années
Tirer de l’inspiration de la reine du shopping, c’est chose faite. J’adore le podcast de Roger justement parce qu’il fait l’effort d’inviter des personnalités que l’on a pas l’habitude d’écouter. Ça me rend toujours d’autant plus curieux de cliquer sur ses épisodes.
📕 Plus rien ne pourra me blesser : maîtrisez votre esprit et défiez le destin - David Goggins
Je n’avais plus ressenti l’urgence d’ouvrir un livre depuis ma lecture de L’art de la victoire de Phil Knight (l’histoire de Nike) il y a de ça quelques années. Avec la nouvelle année qui commence, c’est le timing parfait pour se le procurer. Pics de motivation garantis.
🎬 Happiness
Une vidéo qui retranscrit à mer-veille notre course effrenée vers le bonheur. Toujours aussi pertinente depuis 7 ans avec ses 52 millions de vues, c’est pour dire l’impact.
"Le désir d'atteindre les étoiles est ambitieux. Le désir d'atteindre les cœurs est sage" — Maya Angelou
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Je te souhaite une bonne semaine !
Toujours autant en accord avec ta pensée ☺️
Un minimum de sécurité financière (parce que malheureusement, on peut difficilement y couper dans notre société telle qu'elle est aujourd'hui) et suffisamment de temps et d'énergie pour se consacrer à tout ce qui nous rend heureux et épanouis !
Je retiens la citation de Socrate qui est évidemment pleine de bon sens, comme toujours ahah
Encore une belle édition de Paradigmes. La pandémie de Covid a eu le mérite de remettre les pendules à l'heure, nombre d'entre nous ont compris qu'il était bien plus précieux de voir grandir ses enfants plutôt que de passer 12h par jour au boulot pour se payer une berline allemande. Je considère le productivisme et le consumérisme comme des fascismes qui aliènent nos sociétés. S'en extraire reste compliqué mais salutaire.