Comment j'ai brisé mon addiction aux réseaux sociaux
#40 : une méthode en 4 étapes simples
Salut 👋
Bienvenue dans cette 40ème édition de Paradigmes !
Aujourd’hui au programme :
le rapport au temps
la méthode DPRS pour se libérer des réseaux
l’expression par la création
Bonne lecture :)
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Comment j’ai brisé mon addiction aux réseaux sociaux
Après la douche, c’était son moment.
Il m’attendait sagement sur le lit. L’écran verrouillé, il me laissait penser qu’un truc n’allait pas. Que j’allais être le dernier à apprendre une nouvelle importante.
Et je savais.
Je savais que je n’avais rien manqué. Je l’avais quitté 10 minutes pour me laver. Mais il m’avait rendu obsessionnel.
Une seule empreinte séparait le calme de l’anxiété. Une fraction de seconde et j’étais connecté au reste du monde. Pour le meilleur et pour le pire…
Avant d’avoir trouvé un moyen de créer pour m’exprimer en ligne, je consommais beaucoup.
Et je consommais de tout.
Instagram
Snapchat
YouTube
Twitter
LinkedIn
Au fil du temps, ces plateformes d’apparence sociale se sont transformées en drogues digitales.
La faute aux algorithmes ? Au contenu addictif ? Entre autres.
Mais la faute aussi à celui ou celle qui laisse ces applis consumer sa vie à petit feu.
Derrière ces icônes de couleurs sur nos écrans d’accueil se cachent des entreprises valorisées à des milliards de dollars. Tout ce qu’elles cherchent, c’est nous voler le plus de temps possible. Et seul contre ces armées, le combat est perdu d’avance.
Sauf…
Sauf si on fait le choix de ne plus mettre les pieds sur le champ de bataille. De battre en retrait pour prendre de la hauteur et n’en retirer que le meilleur, sans subir la moindre égratignure.
Consommer mieux, ça se décide. Mais ça ne veut pas dire que c’est facile.
Pour faire chuter mon temps d’écran, j’ai :
changé mon rapport au temps
été plus malin que mes démons
trouvé un territoire d’expression
Aujourd’hui je ne dépasse plus les 45 minutes d’écran par jour. Laisse-moi te raconter tout ça.
Memento Mori
Je n’ai jamais pris l’option latin à l’école parce que tout ce que je voulais, c’était passer le moins d’heures possible dans les salles de classe.
Par contre ces deux mots, ils ont tout de suite résonné la première fois que je les ai entendus (et surtout compris).
C’est le genre de perspective qui en fait vriller plus d’un parce qu’on a tous peur de la mort. Mais c’est essentiel de s’y confronter.
Memento Mori, du latin donc, ça veut dire : “souviens toi que tu vas mourir”.
Et j’ai même le souvenir d’avoir étudié en cours de français au lycée cette oeuvre-là :
Mr Joreau nous répétait “vanité, tout n’est que vanité”... Maintenant je comprends.
Notre vie sur cette Terre est éphémère. Le temps qui passe s’écoule comme le contenant d’un sablier et personne ne peut le retourner. Une année de vie qui se termine fait naître la suivante mais nous rapproche de la dernière.
Si il y a bien une chose que je ne voudrais pas regretter dans mes dernières années, c’est d’être passé à côté de ma vie en l’ayant trop vécu à travers les écrans.
Ils sont omniprésents. Pour ce qui est du téléphone, il suffit de le sortir de sa poche. En moyenne en France, on passe 3h30 dessus par jour.
C’est 25 heures par semaine.
C’est 100 heures sur le mois.
C’est 1200 heures dans l’année.
Encore une fois, ce n’est qu’une moyenne. Beaucoup la dépassent.
Maintenant imaginons qu’on se retrouve au casino. Tu t'assoies à la table de poker. La partie se lance et les jetons sont distribués. Mais là le croupier décide de s’en aller, il dit ne jamais revenir.
C’est un comportement étrange, mais tu commences à jouer. L’atmosphère est pesante. Tu mises tes jetons un à un avec les mains qui tremblent. Tu sais que chaque décision compte et que sans maître de jeu, tu ne reverras sans doute jamais ces jetons.
Chaque heure que tu décides d’offrir aux réseaux sociaux est un jeton de vie que tu ne reverras pas non plus. C’est le même principe, ton intention compte.
La vraie question à te poser est là : en sachant que je n’obtiendrais rien en retour, est-ce que je veux vraiment miser 4 jetons par jour sur les réseaux sociaux ?
Sur l’échelle d’une vie, l’effet cumulé se fera ressentir.
Se libérer des réseaux : la méthode DPRS
Il y a ces inventions qui font avancer le progrès, et il y a celles qui détruisent la qualité de vie humaine.
Parmi elles : le scroll infini.
Quand la spirale s’enclenchait des heures entières défilaient, et le baromètre de mon anxiété explosait. Je défilais sur Instagram de plus en plus vite. J’avalais sans mâcher le contenu qu’on voulait bien me proposer. Le souffle coupé, je me désintégrais.
Ce sentiment oppressant de perdre mes moyens, ça fait longtemps que je ne l’ai plus ressenti. Et je le dois aux actions que j’ai mises en place.
Depuis, ma qualité de vie s’est nettement améliorée :
les automatismes impulsifs ont disparu
ma pile de livres diminue
mon sommeil est régulier
j’écris pendants des heures sans être distrait
plus personne ne me dérange
Seul point négatif pour mes proches : je mets beaucoup plus de temps à répondre sur WhatsApp. Quand mon portable n’est pas à portée de main, je ne m’en préoccupe même plus.
Il y a une méthode que j’ai imaginée et appliquée pour retrouver cette sérénité.
Enfermer les Démons (D)
En fermant les yeux, on est capable de visualiser la position exacte de nos applications sur l’écran d’accueil.
Parce que c’est trop simple d’y accéder, le plaisir instantané est disponible à la demande. Et c’est dangereux. C’est comme pouvoir consommer des macarons à volonté, sans effort particulier.
Pour ajouter de la friction à cette ouverture facile, je te conseille de supprimer les applis de ton écran d’accueil et de les regrouper dans un dossier (ou sous-dossier) qui est difficile d’accès.
A partir de là, les démons sont enfermés. C’est tout de suite plus compliqué de les libérer.
Couper les Ponts (P)
On dit que “nous sommes ce que nous mangeons”. L’idée est la même sur Internet, nous sommes ce que nous consommons.
Dis-moi qui tu suis sur les réseaux et je te dirais qui tu es. Il n’y a pas d’étude sur le sujet mais j’imagine bien le niveau de santé mentale varié entre les utilisateurs qui suivent ou pas les comptes de célébrités/influenceurs.
“Il/elle a plus que moi”.
“Il/elle réussit mieux que moi”.
“Il/elle a un meilleur physique que moi”.
Quoi qu’on en dise, on alimente en permanence ce triste discours mental quand on défile le contenu de nos comptes préférés. Et c’est le meilleur moyen de se déconnecter de la réalité.
Non, tu ne “t’inspires” pas de Kim Kardashian ou de Cristiano Ronaldo quand tu passes tes journées à consommer ce qu’ils veulent bien te proposer. Tu te noies dans la médiocrité qu’ils te laissent imaginer.
Entre notre vie et la leur, il y a deux mondes. Et c’est normal. Ce n’est pas pour autant qu’ils sont plus heureux avec une piscine à débordement. Dis-toi que pendant que tu leur offres gracieusement ton temps (limité) en ligne, eux gagnent encore plus d’argent et profitent de ce qui se passe en dehors des écrans.
Toi aussi tu as une vie. Tes projets, ta famille, tes amis, ce sont eux qui comptent.
Dernière chose : ils ne savent même pas que tu existes.
Tu ressembles à une image et à un pseudo parmi des millions dans leur liste d’abonnés (qu’ils ne prennent jamais le temps de consulter).
C’est à toi de faire valoir ton existence à travers ce qui t'est possible de vivre.
J’espère t’avoir convaincu de couper les ponts avec ces gens-là. Pour ça tu n’as plus qu’à cliquer sur “unfollow”.
Avec un peu de temps, je te promets que tu seras bien plus concentré sur ta propre personne et ceux qui t’entourent. Par exemple sur Instagram, j’ai seulement 40 personnes dans mes abonnements : mes amis/connaissances.
Mon fil d’actualité n’a rien de passionnant, donc j’y passe moins de temps. C’est pas que la vie de mes amis soit ennuyante, c’est qu’elle est plus proche d’une réalité qui me ressemble. Déjà ils ne postent pas souvent, et je sais déjà ce qu’ils vivent.
Puis je préfère mille fois les contacter pour passer un moment avec eux plutôt que de consommer passivement leurs vacances en stories.
Barrer la Route (R)
Qu’est-ce qui te vient en tête quand tu vois ce panneau jaune “déviation” en voiture ?
Tu t’imagines que ça va rallonger ton temps de trajet. C’est frustrant. Il va falloir te concentrer sur un autre chemin et éviter de te perdre en route. Sur cet itinéraire tu fais face à un petit obstacle, mais c’est encore peu gênant.
Quelques instants plus tard, tu te rends compte que les autres itinéraires sont saturés. Le fait qu’une route soit inexploitable pousse tous les autres conducteurs à emprunter les mêmes alternatives.
15 minutes de plus sur le temps de trajet prévu, ça commence à faire. Puis c’est de pire en pire, le chaos s’installe. Les klaxons font monter la pression. Tous les accès sont bouchés.
Découragé, tu prends la première sortie pour faire demi-tour. C’était juste pour choper un café à Starbucks, en soi peu importe.
La friction empêche la (sur)consommation.
Sur mon téléphone je fais tout ce que je peux pour bloquer les accès. La solution qui me convient le mieux est l’application Freedom, que j’ai programmée pour bloquer tous mes réseaux entre 19h30 et 12h30 le lendemain (PC + mobile). J’appelle ça le “jeûne digital”.
40€ à l’année pour la version premium. Je dois l’avouer, c’est vraiment le prix de la liberté. Mais au-delà de ça, je n’ai aucune application de réseaux sur mon téléphone mis à part WhatsApp et Messenger pour communiquer. Ça limite beaucoup la casse.
Sur les plages horaires où je suis “autorisé” à consommer du contenu, j’ajoute encore des barrières à l’entrée. Par exemple l’extension News Feed Eradicator pour supprimer les fils d’actualité sur n’importe quel réseau.
Je pense à l’appli OneSec qui te propose un temps pour souffler quand tu lances une appli par automatisme. 5 ou 10 secondes, c’est le temps dont tu as besoin pour te demander si tu as vraiment envie de passer du temps sur ton téléphone.
Pour me concentrer et suivre mon temps de travail, j’ai récemment installé l’appli Forest. Elle permet de définir un minuteur qui empêche de changer d’écran (sur téléphone). En même temps, ça fait pousser des arbres artificiels avec le temps qui passe. Plutôt sympa.
Quelques autres noms à citer :
ColdTurkey
RescueTime
HideFeed
Je te parlais en introduction de la guerre de l’attention. Ces applis/extensions sont tes meilleures armes contre les assauts digitaux.
Éteindre le Signal (S)
Quand on parle perte de poids, le premier réflexe est de faire le point sur ce qu’on mange. Et le paquet de granola est une des centaines de tentations qui peuvent traîner dans le placard. C’est le signal qui dit à notre corps “ça c’est bon, tape dedans”.
Quand on parle de consommation digitale, on est nombreux à penser que ça serait peut-être bon de faire un régime. Et le signal qui nous fait défaut avec le téléphone, c’est la notification.
Entendre et apercevoir une notification sur l’écran qui s’allume, c’est le signal qui dit “ça à l’air intéressant, clique dessus”.
A partir de ce moment précis, c’est foutu. Tu sais comme moi que ça peut durer des heures. Un message d’un ami, un retour sur l’accueil et le paquet est ouvert.
On en revient au temps qui compte. Je n’accepte pas que n’importe qui puisse me déranger quand il en a envie. C’est comme si j’autorisais les autres à contrôler mes journées. Non merci.
Voilà pourquoi toutes mes notifications sont désactivées, toutes applis confondues, sauf celles quand on m’écrit en perso.
C’est comme ça que je coupe le signal et que mon temps d’écran se porte beaucoup mieux. Je t’invite grandement à en faire de même.
Pour rappel : il n’y a rien d’urgent et de si important sur les réseaux.
S’exprimer pour moins consommer
Le 23 Février 2022, je suis passé de l’autre côté de la barrière.
Après avoir passé 10 heures à peaufiner chaque mot de la page, j’avais cliqué sur “publier”. Pour la toute première fois, je partageais du contenu en ligne (et avec le cœur). J’avais pris le temps de tout laisser de côté pour créer.
L’article n’a jamais été mis en avant par Medium parce qu’il y en a des milliers qui sortent à la minute. Mais qu’importe. Toutes ces années de consommation passive m'avaient enfin poussé à m’exprimer moi aussi.
J'ai adoré le processus de création pour en arriver jusque là. Penser, réfléchir, écrire. C’est une expérience que je me devais de réitérer. Depuis, ça fait maintenant 2 ans que je publie en ligne.
Comme en cet instant précis où je termine de t’écrire entre une bouchée de pâtes et quelques frappes sur le clavier. Ce genre de moment me stimule énormément. Les idées viennent et les mots s'enchaînent.
J’offre ce que j’ai à donner et par dessus-tout, je m’exprime.
L’écriture est le moyen que j’ai trouvé pour créer. Et quand je suis dans la création, je ne suis pas dans la consommation. La télé est éteinte, mon téléphone se balade entre la cuisine et la chambre. C’est un moment à moi.
Bien sûr, ça demande des efforts. Mais avec le temps et la répétition, ça devient plus naturel. Parce que j’aime ça. Et comme quand je franchis la porte de la salle de sport, quand je m'assois pour écrire, je sais ce que je viens chercher : l’accomplissement.
Après une séance de sport ou d’écriture, je me sens accompli. L’une travaille le corps, l’autre l’esprit. Il n’existe pas de meilleure sensation que d’inspirer la plénitude après un travail bien fait.
La plupart de mes potes ne comprennent pas quand je leur dis que “je termine d’écrire” avant de les rejoindre pour la soirée. D’autres ne comprennent pas non plus pourquoi je sors faire du sport en plein hiver.
C’est un besoin.
A défaut de trouver un moyen d’expression, on choisira toujours la consommation. Et c’est le sens qui nous manque. Chacun de nous est capable d’en trouver mais il faut bien vouloir se perdre.
J’entends par là : explorer.
Explorer ses curiosités comme un enfant de 4 ans, sans jugement. S’offrir la joie d’en apprendre plus sur ce qui nous fascine. Ça peut être lire un livre, commencer le solfège ou découvrir une nouvelle langue.
Il faut avant tout oser s’écouter. Suivre les murmures de notre flamme intérieure. Puis mettre en application.
Je ne te forcerai pas à écrire aujourd’hui. Je te recommanderai simplement d’essayer en posant quelques lignes. Pour toi-même ou pour les autres, il y a forcément un sujet que tu aimerais explorer le temps d’un instant. C’est l’occasion de faire taire la consommation pour laisser place à la création, et à l’expression.
Mais comme pour la pratique du football ou du basket, elle ne plaît pas à tout le monde. Peut-être que ton truc à toi, c’est la vidéo. Ou la musique, le podcast, la photo, la peinture…
Par contre une chose est sûre : tant que tu n’essayes pas, tu ne sauras pas.
"Le téléphone nous apporte beaucoup, mais il nous prive de trois éléments clés de la découverte : la solitude, l’incertitude et l’ennui." — Lynda Barry
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Je te souhaite une bonne semaine !
Cette édition m'a inspirée! Je me rend compte qu'étant actuellement en recherche d'emploi et vivant seule je suis devenue bien accro au smartphone et je peux passer des heures a scroller ! Du coup j'ai tenté d'écrire en mode newsletter pour voir si j'arrivais à me canaliser et à structurer des idées pendant quelques minutes/heures et lâcher le téléphone ! Bah ça fonctionne bien! A refaire 😊
C’est très beau, bravo !